Flora D. fabriqueuse de trucs en Fimo

On fait les présentations ? Qui es-tu et quel est ton parcours en quelques mots ?

Flora, 31 ans, parcours à plusieurs voies, parallèles :

J’ai fait des études de mathématiques jusqu’en master1 et, parallèlement, j’ai appris seule à développer des sites internet.
En master2 j’ai donc basculé sur une formation web et, parallèlement, je me suis mise à l’écriture d’articles pour la presse musicale.
Sortie d’études, j’ai bossé pour des producteurs de concerts/festivals et, parallèlement, je me suis découvert une vraie passion pour la photographie (de scène surtout).

Aujourd’hui, j’ai gardé tout ça, je me sers des maths pour développer du code web proprement (c’est mon métier officiel : webmaster), je continue d’écrire sur la musique (pour La Grosse Radio), j’essaye de me faire accréditer sur un max de concerts pour continuer la photo (je shoote aussi quelques mariages/naissances, etc) et… est arrivée la fabrication de personnages en pâte polymère.

Comment es-tu arrivée à la création en pâte polymère et depuis quand es-tu « Fimo addict » ?

Tout a commencé il y a 2 ans et demi. Je cherchais un petit Minion (du film « Moi, moche et méchant ») dans les boutiques de jouets, pour l’amener à mon papa qui appelait ça « les petites gélules », blague entre nous. N’en trouvant nulle part, j’ai vite acheté de la pâte à modeler classique pour tenter de lui en fabriquer un « fait-maison ». Un de mes collègues l’a vu et a trouvé ça bien fait, il m’a dit « tu devrais te mettre à la pâte Fimo, ça cuit au four, ça s’abimera moins. »

Le lendemain, j’avais un Tintin + Milou dans leur vase (façon « Lotus Bleu »), toujours pour mon papa, fan de cette BD, et depuis je n’ai plus arrêté.

Quelles sont tes sources d’inspiration ?

Au départ, je reproduisais des personnages de fiction (Droopy, Astérix, Lapin Crétin, Totoro, Flore la fille de Babar, Polly le dodo du film « Les Pirates », Mickey…) pour les offrir à la famille et aux amis, puis je suis passée aux personnages réels : Pascal Mono est le premier artiste à avoir reçu son « mini-lui » et à m’avoir encouragée à continuer dans cette voie. J’en ai alors fait plusieurs exemplaires, dans la tenue estivale du clip « Au Bord de la Mer » qui venait de sortir et on les a fait gagner aux fans de Mono. Amélie Nothomb a également été amusée de recevoir sa mini-elle.

Parmi les artistes qui ont rebondi comme ça de façon sympa, il y a Michaël Gregorio que j’ai fabriqué ainsi que toute son équipe de musiciens. Ca a dérivé sur des personnages de dessins animés dont il doublait la voix (Mune et ses araignées magiques, Hop le lapin de Pâques)… Quand tu découvres que tes petites fabrications amusent des personnalités que tu apprécies, c’est rigolo.

Et puis, suite à une interview pour La Grosse Radio, Mathias Malzieu (leader du groupe Dionysos) a découvert mes petites créa’ et m’a proposé de lui fabriquer son studio « Eggman Records » version miniature et son logo en 3D. Ce serait plus de l’ordre de la 4D ce moment-là pour moi ! J’ai d’abord fait son fauteuil-œuf, puis son personnage roux dans une coquille d’œuf sur skateboard, j’ai mis 2 mois à me lancer, c’était le premier (et quasiment le seul) personnage à faire tenir debout et non à plat.

Depuis, j’ai fait des mini David Bowie, Iggy Pop, Angus Young, Vanessa Paradis, -M-, Gainsbourg, Kurt Cobain, Ray Charles, Louis Armstrong en Fimo… Une sorte de mini-hommage à ces chanteurs/musiciens que j’aime. Nobert Krief (guitariste de Trust) et Bibo Bergeron (réalisateur de « Un Monstre à Paris ») aussi ! Ils font partie de ceux qui continuent à m’encourager régulièrement. C’est motivant.

Mais depuis quelques mois, je crée surtout des personnages inventés. Des nanas la plupart du temps. Ce sont un peu des mini auto-portraits sans doute car elles représentent souvent mon humeur du moment, un sentiment, une situation… Elles sont accompagnées de petites histoires très courtes. J’essaye de les agrémenter de détails rigolos : une manivelle de boîte à musique enfoncée dans le crâne, des lunettes-engrenages, une jupe en pâte à crêpe pour la Chandeleur, etc…

Quel est ta créa préférée dans ta collection ? Et dans la collection d’un autre artiste ?

J’ai du mal à départager mes figurines. Ce sont « mes filles ». On ne préfère pas un enfant à un autre ! (Rire) Plus sérieusement, c’est souvent la dernière qui arrive en tête. Parce que j’essaye de m’améliorer de personnage en personnage et de lui ajouter un détail nouveau (dernièrement des jambes qui « bougent » par exemple, reliées au reste du corps par des tiges en métal et anneaux).

Il y a aussi certaines « poupées » qui prennent une place particulière et dont je ne saurais me séparer. Impossible de les mettre en vente. Elles seraient presque vivantes !

Parmi les créateurs Fimo que j’ai découvert, celui qui m’impressionne le plus est Mike K. Vinner. Il reproduit des acteurs de cinéma, mais alors là, le niveau est tout autre. C’est une reproduction parfaite, à la mimique et au trait près. A découvrir absolument : www.vinersculptures.com

Comment fais-tu pour te différencier des autres créateurs ?

Je ne me suis pas tellement posé la question… Je fais juste les choses par envie. La plupart du temps, lorsque je commence une figurine, je sais qu’elle aura tel ou tel détail, qu’elle représentera telle situation ou émotion du moment, qu’elle devra faire passer tel message, mais je ne la visualise pas précisément. Les détails (couleur et coupe de cheveux par exemple, tenue vestimentaire, posture, etc…) s’imposent au fur et à mesure de la fabrication. Une façon de me crée des auto-surprises 🙂

Chaque personnage est créé au jour le jour et part d’une inspiration quotidienne. Je ne sais jamais la veille qui va naître le jour-même. C’est rigolo et addictif.

Selon toi, quelle est la technique la plus facile et la technique la plus difficile avec la pâte polymère ?

Alors là tu me poses une colle. Comme je te disais, tout vient par envie, du coup je ne me pose pas trop la question de la technique.
Si, peut-être comme on disait tout à l’heure, faire un personnage debout m’est bien plus difficile. A croire que je vais vers la facilité (c’est mon côté feignasse) niveau technique puisque la plupart reste à plat.

Mais j’aime bien improviser et tester de nouvelles choses, au hasard. Par exemple, avant je faisais les yeux avec une boule de fimo de la couleur souhaitée, que j’écrasais, c’est tout. Maintenant, j’utilise des stylos « Uni-ball Signo » par-dessus, pour faire des iris plus travaillées et moins unies. Ca n’a rien de compliqué mais ça change considérablement l’effet.

La pâte Fimo liquide est amusante à utiliser également. Simplement pour relier des parties entre elles et rendre la créa’ plus solide. Mais aussi en la mélangeant avec de la Fimo solide, des pastels secs ou de la peinture pour faire un coulis par exemple.

Utilises-tu d’autres matières de création que la pâte polymère ?

Oui justement des pastels secs souvent, que j’effrite à l’aide d’un scalpel et qui servent à nuancer les textures à l’aide d’un pinceau (pour faire un effet cuit par exemple, sur une crêpe, un cake, un cornet de glace, etc…). La peinture acrylique est aussi utilisée parfois (sur ma collection « petits monstres » surtout) pour faire ressortir les plis, cratères et expressions des visages. Après restent les ajouts de matières comme des plumes, des pièces métalliques toutes prêtes (une guitare, des rouages…), un ruban, de la laine, des micro-billes, du faux sucre, etc…

As-tu des sites de référence pour la création ?

Pour les fournitures, en général je vais en magasin, au « Géant des Beaux Arts » à Nice, c’est une véritable caverne d’Ali Baba. Le piège c’est que tu ressors généralement avec 3 fois plus de trucs que ce que tu étais venu chercher. Sinon, en ligne, on trouve pas mal de choses sur A Little Mercerie.

Et pour les outils et machine à pâte, je conseillerais A faire soi-même. Pour les tuto, www.bijoux-sucres.com bien sûr 😉 et les chaînes Youtube de créatrices aident pas mal. J’ai regardé des vidéos avant de me lancer dans les mille-feuilles (récemment) ou les hamburgers (au début) que je voulais monter en clé USB. Ca, c’est parti comme des petits pains 😉